TDA-H : Trouble de Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité
L’opposition chez les enfants et les adolescents peut se manifester de manière active mais aussi passive.
Certains jeunes vont défier l’autorité, argumenter, insulter, hurler, donner des coups, casser des objets, frapper…
D’autres vont sembler soumis, mais oublient continuellement de faire ce que nous leur demandons, au point de nous mettre en colère…
Comment agir avec un enfant, un élève opposant ?
1. Ne pas démissionner
Même si les attitudes du jeune sont épuisantes, ne démissionnez pas.
Il a le droit de réclamer, vous avez le devoir de lui imposer des limites.
Celles-ci assurent sa sécurité et son bien-être.
2. Identifier l’origine des comportements d’opposition
Remarquez à quels moments ou suite à quel événement se présentent les comportements d’opposition (contexte, tâche, lieu…).
En sachant quand ils risquent de se produire, vous serez mieux placé pour agir et dénouer les crises.
3. Prendre le temps d’observer votre façon de réagir
La crise d’opposition peut survenir suite à une parole ou à une remarque de votre part qui enflamme le jeune et le désorganise.
En faisant attention à votre façon d’agir et de dire les choses, vous pourrez mieux prévenir les crises d’opposition.
4. Faire attention à la façon dont vous faites vos demandes
Evitez de dire : «Pourrais-tu…», «Tu serais gentil si…» et faites votre demande directement: «Il est temps de ranger tes affaires» ou «Après le repas, tu ranges tes affaires tout de suite !».
Faites les demandes une à la fois. Assurez-vous d’avoir attiré son attention avant de commencer à lui parler.
Demandez-lui de répéter votre demande avec ses mots pour vérifier qu’il a bien compris.
Fixez un délai pour savoir quand il doit commencer et terminer une tâche; pour cela, vous pouvez utiliser une minuterie ou une horloge qui servira de point de repère au jeune.
Cela l’aidera à se situer dans le temps et le stimulera à se concentrer sur sa tâche.
Soyez précis : “Range ta chambre” reste abstrait.
“Mets tes vêtements dans ton armoire, range les livres qui sont en dessous de ton lit dans la bibliothèque et fais ton lit” sont plus faciles à comprendre.
Plutôt que d’imposer (ce qui est souvent mal vécu et encore plus par un jeune atteint de TDA/H), visez, quand c’est possible, le compromis.
Ne dites pas : “Tu dois rentrer à 6 heures ce soir” mais “Tu préfères rentrer à 6 heures ce soir et voir tes copains demain ou l’inverse ?” ou pour les plus jeunes : “Tu veux manger ta viande avec des carottes ou avec des haricots?”
Exception faite bien entendu pour certaines règles absolues où l’on ne discute pas : mettre la ceinture de sécurité en voiture, ne pas frapper etc.
5. Donner des outils au jeune
Aidez-le à corriger ses déficits. Enseignez-lui des stratégies d’auto-contrôle (résolution de problème, gestion des émotions, …)
Offrez-lui des environnements encadrants tant à l’école, qu’à la maison ou ailleurs.
Structurez, planifiez les activités dans le temps (horaire), l’espace (l’endroit, l’ordre), avec des grilles de comportements et des récompenses.
Favorisez le renforcement positif au système punitif.
Situez les attentes en fonction de la maturation réelle du jeune et des secteurs d’activité.
N’hésitez pas à envisager des thérapies psycho-dynamiques, cognitives ou comportementales selon le besoin.
6. Eviter la lutte de pouvoir
Eviter la lutte de pouvoir en instaurant des règles claires et simples, des conséquences annoncées à l’avance et appliquées telles que convenues, des discussions en privé, des encouragements constants, des défis à sa hauteur.
7. Faire attention aux moments où le jeune vous obéit
N’oubliez pas de souligner les efforts qu’il fait. Il est important qu’il sente que vous l’appréciez quand il fait ce que vous lui avez demandé plutôt que d’insister systématiquement sur ce qui ne va pas.
À chaque fois qu’il obéit ou accomplit bien une tâche, félicitez-le chaleureusement. Cela l’encouragera à agir positivement.
8. Ne pas rentrer dans son jeu
Choisissez des priorités qui visent l’essentiel. Négligez les détails.
Gardez votre sang-froid.
Évitez le jeu de la provocation en ignorant les comportements inadéquats.
9. Dites “non” clairement et fermement
Le jeune négocie la moindre de vos paroles ? Ne laissez pas les débats s’éterniser : “Tu as trois minutes pour me convaincre. Ensuite, je prends ma décision et je ne changerai pas d’avis.”
Une manière de l’obliger à argumenter ses choix, défendre son opinion, etc.
Si vous voulez dire non, dites non.
N’apportez pas d’explications particulières car expliquer donne prise à la négociation. Si le jeune commence à négocier, redites-lui non et signifiez-lui que c’est sans appel.
Ce qu’il faut absolument éviter : les refus mous du genre, pas maintenant mais peut-être plus tard ; les fausses excuses du genre « nous n’avons pas d’argent » ; laisser croire que ce sont les circonstances extérieures qui empêchent le jeune d’avoir ce qu’il veut et non votre volonté.
10. Utiliser la «pause»
Lorsque le jeune ne veut pas vous écouter ou qu’il a une mauvaise conduite, il est important de ne pas perdre votre calme, de ne pas crier, ni le supplier de faire ce que vous lui avez demandé.
Il est préférable de faire une «pause». Cette technique a démontré son efficacité.
Nos parents l’utilisaient d’une autre façon en nous envoyant dans le coin pour réfléchir.
La pause est un temps d’arrêt obligatoire où le jeune doit se calmer et réfléchir au lieu de continuer à se désorganiser ou à s’opposer.
Par exemple pour les parents : Quand vous faites clairement une demande à un enfant et qu’il n’écoute pas, au bout de quelques secondes d’attente, répétez votre demande en lui disant qu’il devra s’asseoir durant un temps déterminé (par exemple 10 minutes) pour réfléchir à ce qui se passe, parce qu’il ne fait pas ce que vous lui demandez. S’il n’écoute pas au bout de quelques secondes, amenez-le doucement mais fermement sur la chaise. Il n’a pas le choix. Il doit s’asseoir.
Utilisez un minuteur. Dites-lui clairement combien de temps il doit rester assis et pourquoi. Le temps de la «pause» dépend de l’âge et de la gravité de l’opposition. Il est suggéré de donner une à deux minutes par année d’âge.
Au bout de ce laps de temps, demandez-lui s’il est prêt à faire ce que vous lui demandez.
Il doit répondre oui, sinon vous remettez la minuterie en marche pour la même durée. Sa réponse doit être faite rapidement; s’il ne répond pas après environ une minute, la «pause» continue pour une autre période. Il arrive que la période de «pause» se prolonge plus d’une heure les premières fois.
Soyez persévérants. Si vous cédez, le jeune saura qu’il peut arriver à vous faire changer d’idée en continuant à s’opposer.
La «pause» peut être aussi utilisée lorsque le jeune a un mauvais comportement, comme quand il fait mal aux autres, répond, etc. C’est un moyen pour l’aider à se calmer et à retrouver son contrôle de soi.
11. Conserver une relation positive
N’oubliez pas d’avoir des instants privilégiés avec le jeune. Ces moments peuvent lui manquer et les comportements d’opposition être un moyen de vous dire «Occupe-toi de moi !».
En lui consacrant du temps, vous le valorisez et l’aidez à découvrir que vous n’êtes pas seulement des « gendarmes » qui lui disent quoi faire.
N’hésitez pas à vous aider par un thérapeute pour mieux vivre votre impuissance, votre colère, votre culpabilité.
Il est normal qu’un enfant ou adolescent cherche à tester les limites et à vérifier jusqu’où il peut dominer les adultes et son entourage. Il est moins normal que l’adulte le laisse faire ou se laisse prendre au piège. Un jeune a la latitude qu’on lui donne.
Si le jeune répète souvent le même comportement, c’est qu’il lui apporte quelque chose, consciemment ou non.
Un jeune en opposition cherche à vous pousser à bout, à vous manipuler : c’est sa façon à lui de prendre le pouvoir.
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Le Trouble de Déficit de l’Attention ! Voilà un sujet qui me parle et qui me parait être un problème qui dépasse largement le cadre de l’enseignement spécialisé…
1. Ne pas démissionner
S’il n’y avait qu’un item à retenir, ce serait celui-ci !
Et personnellement, je ne compte pas m’arrêter là et arrêter le combat… 😉
Félicitations pour cet article.
Tous ces points sont transférables auprès d’enfants non concernés par le TDA/H. Construire une bonne relation est un point de départ essentiel.
Tout à fait d’accord avec toi Benoît… ne pas démissionner et faire attention à la manière dont on s’exprime…Merci Sandra pour tes bons et jolis articles !
Merci Catherine, se remémorer ces différents points de temps en temps nous remet rapidement sur les bons rails.
Très intéressant !
Merci “Dolo”, ravie de dépasser les frontières du 56.
Dommage qu’on ne puisse pas (encore) liker car ça me plaisait bien comme réponse ! 🙂
A méditer….